Discours des voeux 2023 de Laurent Croizier

Monsieur le Député, cher Éric,

Madame la Sénatrice, chère Annick, 

Monsieur le Sénateur, cher Jean-François,

Madame la Présidente de Grand Besançon Métropole,

Messieurs les Présidents des communautés de communes du Loue Lison et du Val Marnaysien,

Mesdames, Messieurs les Maires,

Mesdames, Messieurs en vos grades et qualités,

Avant de commencer, je souhaite avoir une pensée pour Roland Moralès, Maire de Recologne, et pour Joël Godard, Adjoint au Maire de la commune d’Avanne-Aveney, qui nous ont tous deux quittés en ce début d’année. 

J’adresse mes sincères condoléances aux familles, aux conseils municipaux de Recologne et d’Avanne-Aveney ainsi qu’aux habitants de ces deux communes.

Mes chers amis,

C’est avec joie que je vous accueille aujourd’hui, à Saint-Vit, pour mes premiers vœux de Député. 

Je tiens à remercier le Maire, M. Pascal Routhier, et à vous remercier, toutes et tous, d’être présents pour démarrer ensemble cette nouvelle année.

Les vœux sont une tradition républicaine. C’est aussi l’occasion de vous rendre compte de mon action en 2022 et de tracer des perspectives pour 2023.

Si pour un citoyen être informé est un droit, pour un élu de la République, informer et rendre compte sont des devoirs.

Je suis convaincu que c’est par la transparence et la proximité que nous réconcilierons les Français avec la politique. 

Raison pour laquelle, dès le 24 février prochain, j’ai souhaité mettre en place des permanences de proximité directement dans les communes, au plus près des habitants.

Construire et travailler ensemble, c’est le sens du message que nous ont envoyé les Français aux dernières élections législatives. 

Et ce n’est pas le démocrate que je suis qui s’en plaindra.

A l’Assemblée, la configuration politique est inédite.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que… nous ne sommes pas d’accord sur tout. Le dialogue est même parfois difficile.

Le débat appelle cependant à la responsabilité. 

Le buzz, la polémique, le conflit permanent discréditent notre institution auprès des Français.

L’Assemblée nationale n’est pas une ZAD, l’Assemblée nationale n’est pas un cirque. 

Je mets en garde sur la stratégie de l’outrance et du conflit perpétuel. Non seulement elle abime l’unité nationale, mais surtout elle sert de marchepied à l’extrême droite.

Dans l’Histoire, le populisme, le poujadisme, l’instrumentalisation des difficultés sociales n’ont jamais rien amené de bon. Il suffit d’observer ce qu’il se passe outre-Atlantique, aux Etats-Unis et au Brésil. 

2022 aura été marquée par le retour de la guerre en Europe, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, aux conséquences importantes sur le quotidien. 

Depuis juin 2022, les députés ont adopté de nombreux textes. Et pas n’importe lesquels.

Nous avons protégé le pouvoir d’achat des Français. L’inflation s’est élevée en France à 7% en 2022, quand elle dépassait 11, 12 ou 13% en Allemagne, en Italie ou en Belgique.

Je citerai les mesures de protection comme le bouclier tarifaire, le chèque énergie, le chèque carburant ou encore le chèque chauffage bois, la revalorisation du SMIC, du minimum vieillesse et des pensions de retraite.

Je suis très heureux d’avoir été à l’initiative, avec deux collègues députés, d’une mission sur l’augmentation des prix des granulés bois. 

Après une douzaine d’auditions et plusieurs dizaines d’heures de travail, nous rendrons prochainement les conclusions à la Première ministre.

Le rôle du parlementaire est aussi de relayer à Paris les difficultés du terrain. 

Grâce aux remontées des maires, notamment de Michel Gaillot, Maire de Montferrand-le-Château, nous avons relayé très tôt auprès du ministre Bruno Le Maire les difficultés de nos boulangers face aux hausses des prix de l’électricité.

Il était important de prendre des mesures pour contenir la montée des prix de l’énergie pour les entreprises.

A L’Assemblée nationale, des réponses d’envergure et de long terme face aux enjeux ont abouti avec les voix de l’opposition, dans ce souci de compromis et de travail en bon intelligence.

Pour la sécurité des Français, nous avons voté la loi d’orientation et de programmation du budget du ministère de l’Intérieur avec le soutien des Républicains. C’est une augmentation du budget du ministère de 15 milliards d’euros sur 5 ans. 

Elle comporte, entre autres, le renforcement de notre action en matière de cybercriminalité et le recrutement de 8500 policiers et gendarmes sur les 5 prochaines années, après avoir réussi notre objectif de recruter 10 000 policiers sous le précédent quinquennat. 

Concrètement, à Besançon, ce sont près de 100 nouveaux policiers nationaux embauchés depuis 2017.

Pour une France plus vertueuse, nous avons voté la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, avec les voix socialistes.

Le but est de simplifier l’installation et de planifier dans les territoires notre mix énergétique avec pour objectifs la neutralité carbone et la souveraineté énergétique.

Ce texte sera complété en 2023 par un projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, qui fera débat, mais que je soutiendrai.

Sachez par exemple que l’abandon du nucléaire en Allemagne conduit à ce que nos voisins soient aujourd’hui le 6ème pollueur mondial, émettant plus du double de CO2 de la France.

Sur le plan économique, 3 enjeux majeurs se présentent à nous en 2023 pour une France productive et une France du plein emploi.

J’attire votre attention sur le fait qu’il y a quelques années, personne n’aurait osé parler en France de plein emploi. C’est le fruit du travail de la majorité et de nos choix politiques.

Premier enjeu, contenir l’inflation, évidemment. Nous avons réussi à faire face en 2022, avec une inflation parmi les plus faibles d’Europe.

Il nous faudra en 2023 poursuivre notre action en ciblant davantage les aides sur ceux qui en ont le plus besoin.

Accroître le nombre de personnes au travail et favoriser l’emploi est le meilleur moyen de renforcer la solidarité. L’emploi et la formation sont des solutions efficaces et pérennes pour lutter contre la précarité.

Notre taux de chômage est historiquement bas. Il atteint son plus bas niveau depuis près de 15 ans.

Sur un an, ce sont 12,6 % de chômeurs en moins, ce sont 500 000 personnes sans aucune activité en moins.

Si le taux de chômage se situe autour de 7%, le taux d’emplois vacants se maintient lui à un niveau historiquement élevé, 2,6%. 

Par rapport à la situation d’avant la crise sanitaire, le nombre d’emplois vacants a augmenté de 87% dans l’industrie, de 75 % dans le tertiaire et de 65 % dans le bâtiment.

La France comptait 370 000 emplois vacants au 3e trimestre 2022.

Je ne crois ni au droit à la paresse de Mme Rousseau, qui oublie qu’il est financé par ceux qui travaillent, ni à la promesse des 32h et du « travailler moins pour gagner plus » de la NUPES.

Je crois davantage à la question de la rémunération du travail et d’un meilleur partage de la valeur, qui se posera dans les semaines et les mois à venir.

2ème enjeu, celui de la réindustrialisation et de l’indépendance industrielle.

Il nous faut reconstruire notre indépendance, notre souveraineté industrielle européenne dans de nombreux domaines : l’hydrogène, les batteries électriques, les composants électroniques, le numérique, les médicaments – nous y participons ici à Besançon sur le pôle Témis santé.

Nous avons la chance d’avoir un territoire héritier d’une histoire industrielle. Il nous faut mieux accompagner, valoriser notre tissu local, dynamique et performant.

Je suis heureux que l’entreprise SV industries à Saint-Vit, anciennement SV Découpage, ait pu bénéficier d’une solution de reprise de la part du Tribunal de Commerce de Besançon. C’est la solution que nous avions fortement soutenue auprès du Tribunal avec Pascal Routhier.

Enfin, dernier enjeu et pas des moindres, la maîtrise de nos finances publiques.

Les taux d’intérêt augmentent et notre dette atteint 3 000 milliards d’euros. Après les crises que nous avons traversées, Nous allons devoir rétablir nos finances publiques.

L’austérité n’est pas la stratégie de la majorité. Notre stratégie c’est d’abord la croissance et l’investissement, les réformes de structure et les économies là où c’est nécessaire.

C’est en partie pour assurer la maîtrise de nos dépenses et la pérennité d’un système juste et équilibré que la réforme des retraites est nécessaire.

Quand on sait les besoins de notre système de santé, de notre système éducatif, de notre police, de notre justice, de notre armée, de nos services publics, nous mesurons l’importance de chaque euro de déficit supplémentaire.

Un système de retraite, c’est un projet de société. Simplement, ce projet ne peut pas se faire à crédit, il ne peut pas se faire non plus sur le dos des futures générations.

Il faut toutefois entendre les craintes et les demandes d’une meilleure prise en compte de la pénibilité, des carrières longues, des carrières hachées et du taux d’emploi des séniors.

Je ferai avec mes collègues députés des propositions en ce sens lors des débats parlementaires, en espérant que la NUPES ne mettra pas à exécution son intention de bloquer les débats par le dépôt de dizaines de milliers d’amendements.

Elle porterait la responsabilité d’avoir rendu l’Assemblée Nationale inutile et devra s’en expliquer devant les Français.

Quelques sujets que je voulais porter à votre connaissance pour 2023.

La création d’une commission transpartisane à l’Assemblée nationale qui engagera une réflexion sur nos institutions.

Elle posera notamment la question du scrutin proportionnel, des échelons territoriaux, de la place des communes comme maillon essentiel ; j’y suis attaché. Un certain nombre d’élus dont je fais partie souhaite également s’interroger sur le bilan de la fusion des régions.

C’est attendu, nous lancerons en 2023 une convention citoyenne sur le sujet de la fin de vie pour trouver les solutions d’une fin de vie digne et juste pour tous.

Vous connaissez mon attachement à l’éducation et à l’école. 

Le budget de l’Éducation nationale augmente de 3,6 milliards en 2023. La question de l’attractivité du métier d’enseignant fait partie des priorités du ministre de l’Éducation nationale. J’avais alerté le ministre à ce sujet dès la première séance de Questions au Gouvernement et dès ma première commission.

Autre sujet qui préoccupe bon nombres d’entre nous :  notre système de santé.

L’Hôpital public est un trésor national. Il fait face à une crise sans précédent. Il s’agit de tout faire pour le préserver et de le refonder à la hauteur de l’investissement de nos soignants et de l’attente des Français.

En réunissant lundi dernier, en circonscription, autour d’une même table une trentaine de professionnels de santé, nous contribuons localement à l’élaboration de solutions issues du terrain.

J’en profite pour saluer la nomination de Laurence Cornier, ma suppléante, au poste de directrice adjointe de l’Institut de formation des professionnels de santé. Je lui souhaite la réussite.

Enfin, c’était une demande forte dans la société, 2023 verra l’Allocation Adulte Handicapé, l‘AAH, déconjugalisée dès le 1er octobre prochain, conformément au vote du Parlement du 16 août dernier.

C’était un enjeu d’indépendance, d’autonomie et de dignité pour les personnes en situation de handicap qui vivent en couple.

En circonscription, j’avais pris l’engagement d’être présent auprès de vous et d’être un ambassadeur de notre territoire.

En 7 mois, j’ai rencontré près de 75 des 91 maires de la circonscription.

Je vois nombre de leurs visages aujourd’hui. Je les remercie pour leur présence et pour notre collaboration qui me permet d’être un relai auprès des services de l’État et des ministères. 

Sur les enjeux de notre territoire, j’accorde une attention toute particulière à la présence des services publics dans les communes.

J’effectue actuellement un travail sur le service public postal, cher à tous. 

De nombreuses questions se posent, comme à Quingey ou à Pouilley-les-Vignes.

Les dessertes de train sont aussi un enjeu de service public.

Nous avons, avec mes collègues sénateurs Jean-François Longeot et Annick Jacquement, interpellé le ministre des transports, M. Clément Beaune, sur la nécessité de rétablir la ligne TGV Mulhouse-Lille.

Il est impensable qu’avec les enjeux de mobilité et de transition écologique, nous ayons moins de trains aujourd’hui qu’hier.

J’ai à ce propos défendu dans l’hémicycle à l’Assemblée nationale la création d’une halte ferroviaire à proximité du CHU, inclus dans le projet de territoire du Grand Besançon.

De façon complémentaire, je soutiens très fortement l’aménagement du contournement de la RN57 entre Beure et Micropolis. 

J’ai à cet égard sollicité le cabinet du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, M. Christophe Béchu, sur le sujet de son financement.

Soyez assurés de la force avec laquelle, sénateurs et députés, nous portons ces dossiers à Paris. Je remercie Yves Guyen, Catherine Barthelet, Benoit Vuillemin et Jean-Paul Michaud, tous vice-présidents du Grand Besançon, pour nos collaborations.

Autre enjeu qui me tient particulièrement à cœur : la sécurité.

Vous connaissez mon attachement pour le quartier de Planoise. Les drames qui s’y déroulent nous concernent tous.

L’absence de sécurité a cela d’inacceptable qu’elle touche en premier lieu les personnes les plus fragiles et les honnêtes gens. 

Depuis 7 mois maintenant j’échange avec le ministre de l’Intérieur et M. le Préfet sur les besoins du quartier. 

Je demande le maintien d’une présence policière forte et l’étude de la création d’un second commissariat à Besançon, situé au cœur du quartier de Planoise, pour renforcer le plan d’action de la police nationale sur l’ouest bisontin et permettre une présence policière continue dans le quartier.

Mes échanges nourris avec le ministre portent leurs fruits, je le sais sensible à la situation de Planoise. 

Pour conclure, 

Les efforts que nous aurons à faire en 2023 seront sans doute encore conséquents. 

Nous traversons une période de transitions qui n’est pas simple à vivre pour les Français.

Mais c’est aussi une formidable opportunité que de les accompagner.

Je préfère voir le verre à moitié plein, nous avons là un formidable challenge collectif. A nous d’être à la hauteur.

On parle beaucoup de résilience depuis la crise sanitaire. C’est vrai nous avons surmonté des épreuves que nous n’aurions même pas imaginées il y a quelques années. 

Nous avons démontré notre capacité à nous adapter et à faire face tous ensemble.

Si nous travaillons collectivement, sereinement, avec un cap commun, alors nous pourrons transformer et bâtir une France et une Europe plus fortes, plus justes et exemplaires.

En 2023 comme en 2022, vous pourrez compter sur mon engagement, ma détermination et celle de mon équipe, que je salue et que je remercie pour son travail, à soutenir les projets de notre beau territoire et les intérêts de la Nation toute entière.

Je vous remercie de votre soutien et de votre confiance. 

Belle et heureuse année à toutes et tous !

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