Intervention conseil municipal le 28/01/2021
« On n’en peut plus. Parfois, quand j’ouvre ma porte, je vois les toxicomanes se piquer devant moi, devant mes enfants. Il y a des excréments partout. Ca fait un moment que la situation s’est dégradée. Je dois faire attention où marchent les petits pour éviter qu’ils ne mettent le pied sur une seringue. Personne ne fait rien pour nous ici. »
Ces mots, ce sont ceux d’une locataire de Planoise. Si je me suis engagé en politique, il y a 8 ans maintenant, c’est précisément pour ne pas rester silencieux et indifférent devant cet appel à l’aide.
L’insécurité a cela de sournois qu’elle frappe au quotidien d’abord les plus fragiles et les honnêtes gens. Dans certains quartiers de Besançon, elle détourne l’avenir d’une partie de la jeunesse. C’est pourquoi, elle ne mérite ni angélisme, ni idéologie, ni caricature.
Le droit à la sécurité et à la tranquillité publique, le droit de vivre dans un environnement propre, sans tag ou affichages sauvages, est un des droits les plus élémentaires pour tous les citoyens, dans tous les quartiers de Besançon.
Je salue le discours solide, franc et engagé du Procureur de la République et de M. le Préfet à affronter la délinquance. Tout le monde sait ici que la tâche est difficile.
Mais même si les moyens attribués à la sécurité par le Ministère de l’Intérieur sont à la hausse, la réponse nationale ne peut être, comme vous semblez le penser, l’unique réponse aux problèmes d’insécurité qui pourrissent le quotidien des Bisontins.
Mme La Maire, au même titre que M. le Procureur ou M. le Préfet, vous représentez l’autorité. Vous êtes officier de police judiciaire Pour la fonction à laquelle vous avez aspiré, le mot sécurité ne peut pas et ne doit pas être un mot tabou.
Ne restez pas spectatrice, ne restez pas dans la posture et l’idéologie qui a empêché M. Cypriani de prononcer le mot sécurité.
Cela fait 6 mois que nos courriers de propositions restent sans réponse et que votre silence et celui de l’adjoint nous heurtent profondément.
La situation est malheureusement trop grave notamment dans le quartier de Planoise pour s’accommoder de l’inaction et du silence.
J’en profite pour évoquer la situation du personnel de la Maison des services au public qui est à bout et travaille chaque jour dans la crainte, avec la boule au ventre.
Je ne devrais pas avoir, après 6 mois de mandat, à solliciter une nouvelle fois, ce soir, la réunion urgente du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, que vous présidez.
Il devient urgent que vous deveniez cheffe de file auprès de l’ensemble des acteurs de la sécurité publique. C’est loin d’être le cas malheureusement aujourd’hui.
J’ai entendu M. Poulain partager la position des élus écologistes selon laquelle l’essentiel de l’action doit se porter sur la prévention de la délinquance.
La prévention est importante, elle est même fondamentale. Vous pourrez dépenser des dizaines de milliers d’euros dans des politiques éducatives ou des politiques de prévention, tant que le trafic de drogue, rapportera de l’argent facile, qu’il permettra à un guetteur de gagner en quelques jours ce qu’une personne honnête gagne, au prix d’effort, en plusieurs mois, alors vos efforts louables seront réduits à néant.