Intervention CAGB – Débat d’orientations budgétaires

Monsieur le Président,

Ma conviction est que, dans la plupart des actions du Grand Besançon, nous n’aurons pas d’autre choix que de faire différemment et qu’il faudra apprendre à faire mieux avec moins pour se donner des marges de manœuvres.

Nous sommes tous conscients ici du poids de la dette française, Mais on ne peut pas en mesurer tous ensemble les conséquences et se cacher derrière les baisses de dotations.

Prenons l’exemple du redécoupage des périmètres intercommunaux: jamais je ne lis, ne serait-ce qu’un début d’interrogation sur les conséquences de ces regroupements.

A-t-on mesuré, identifié, chiffré la faisabilité et l’impact sur les finances, la fiscalité, la qualité de service au public ?

Au passage, on regroupe et réorganise avec un niveau de consultation des habitants proche de zéro. Il est déjà compliqué pour les élus d’avoir accès aux informations, je crains qu’une fois de plus tout semblera venir d’en haut et contribuera un peu plus à éloigner les citoyens de l’action publique.

On peut redécouper les périmètres des intercommunalités de mille et une manières mais aucun redécoupage ne répondra à la question de fond.

Comment nos communes sont-elles plus efficaces ensemble et comment peut-on évaluer cette efficacité ?

D’après moi, on peut mesurer l’efficacité par l’évaluation du niveau de qualité des services rendus aux habitants.

Et je trouve que dans ce domaine, nous avons beaucoup de progrès à faire afin de juger de la valeur de nos politiques avec en point de mire évidemment leur amélioration.

On peut aussi mesurer l’efficacité de nos politiques au travers de notre fiscalité.

Nous élus expliquons aux habitants du Grand Besançon que si nous votons les projets de mutualisation, proposons des regroupements, des redécoupages, c’est pour rationaliser.

Or que remarquent les habitants ? La fiscalité continue à augmenter.

L’outil fiscal a tellement été utilisé ces dernières années par le gouvernement qu’il y a désormais un véritable problème de consentement à l’impôt en France.

Je pense que dans le contexte actuel, le non recours à l’augmentation de l’impôt auprès des particuliers comme des entreprises devrait être le principe de base de toute nouvelle politique publique.

Certes, on peut évoquer les baisses de dotations et je ne dis pas que c’est une équation simple mais je constate qu’il y a des villes ou des collectivités, comme le département du Doubs ou la ville de Pau, qui ont pris la décision de ne pas augmenter les impôts ou de les diminuer.

On peut aussi mesurer l’efficacité de nos politiques au travers de l’attractivité de notre territoire

Et je ne vous cache pas que sur ce sujet, je suis très inquiet. Depuis un certain nombre d’années, Besançon perd des habitants, compensé il est vrai par le développement des villages de l’agglomération.

Comment la ville de Besançon et d’une façon générale l’agglomération résistera-t-elle aux restructurations des grandes directions régionales administratives. Comment le secteur économique réagira-t-il dans les prochaines années ?

En conclusion, je ne crois pas que les orientations budgétaires présentées aujourd’hui permettent à notre agglomération d’envisager sereinement l’avenir et la concurrence territoriale.

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