Conservatoire : débat sur les droits de scolarité des élèves de classes primaires inscrits en classe musicale

Débat intense ce soir en commission d’agglomération sur la gratuité des droits de scolarité des élèves de classes primaires inscrits en classe CHAMD (Classe à horaires aménagés musique et danse).

Trois élus bisontins de la majorité ont proposé de remettre en cause la gratuité du conservatoire pour les classes musicales élémentaires, demandant une tarification individuelle au quotient familial, pour rétablir une inégalité d’accès.

J’ai tenu à exprimer ma plus grande opposition à cette proposition pour les raisons suivantes:

L’accès à ces classes dédiées se fait sur dossier. La motivation, les résultats scolaires et la capacité de l’élève à gérer deux après-midis de classe en moins sont les critères. De fait, un élève en difficulté ne peut être intégré mais quel rapport entre un élève en difficulté et sa situation sociale ?

Les enseignements artistiques, musique et danse, se déroulent dans le cadre scolaire et sur des temps scolaires. En France l’école est gratuite et cette mesure reviendrait à une remise en cause de la gratuité des temps de scolarisation.

Si l’idée que l’on a besoin d’égalité des chances est la mienne, jamais créer des contraintes pour les familles aisées n’a fait fonctionner l’ascenseur social, bien au contraire.

  Faire fonctionner l’ascenseur social, ce n’est pas niveler par le bas, c’est favoriser la mixité sociale, c’est inciter, par des actions, les familles modestes à s’engager dans des voies qu’elles estiment à tort inaccessibles.

En poussant le raisonnement à l’extrême, où conduirait cette logique des revenus ? À rendre payant l’accès à l’école, à ne plus rembourser les médicaments ou faire payer différemment son ticket de transports en commun, pour les enfants des familles aisées ? Cela conduirait à fracturer la société. L’outil de répartition existent, c’est la dégressivité de l’impôt.

Le raisonnement est ici idéologique et ne perçoit pas l’impact négatif: accélérer le départ des familles aisées vers des établissements privés élitistes et priver les établissements publics d’une nécessaire mixité sociale.

 

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