Conférence débat

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J’ai participé hier à la conférence débat « Aujourd’hui qu’est-ce qu’être français ? » organisé Le Scènacle à Besançon.

Pari osé dans la période que nous vivons de s’interroger sur l’identité française mais pari réussi par Hamid Asseila et son équipe. J’ai trouvé dans les propos de chacun, l’humilité, le respect que nous puissions tous avoir une définition différente de ce qu’être français.

La notion de nationalité évoque pour moi la notion de partage ; partage de valeurs, partage d’une culture, d’une histoire, de traditions, partage d’un destin collectif. La France n’est pas une page blanche.

J’ai tenu à préciser que pour moi, il y a 2 approches possibles de la notion d’identité et de nationalité. Une approche qui rassemble et une approche qui exclut.

Romain Gary disait: Le patriotisme c’est l’amour des siens, le nationalisme la haine des autres ». Je suis patriote et je déplore que pendant trop longtemps cette notion de patriotisme ait été laissée aux nationalistes. Il n’y a pas de honte à clamer être patriote.

Je pense que la nationalité ne se définit pas par soustraction mais par addition. Nous sommes tous une somme d’identités. C’est pour cela que je pense que la nationalité n’est pas une notion exclusive. Je pense qu’on peut être Français tout en étant également attaché à une autre culture, une culture locale, une culture d’origine si la volonté n’est pas de s’exclure de la communauté nationale.
J’ai été heurté par exemple par le discours de M. Talamoni, président de l’Assemblée de Corse non pas parce qu’il s’exprimait en Corse mais parce que son intention était de poser un mur en lui et les Français. Oui il y a une culture corse, une culture bretonne, une culture franc-comtoise et toutes ces cultures viennent enrichir ce grand ensemble qui s’appelle la France.

Je pense par ailleurs qu’il est indispensable de veiller à ce que la culture commune soit transmise notamment par l’école pour éviter de perdre ce lien qui nous unit.

Je n’ai pas été surpris d’entendre dans les propos du secrétaire du PS local « je suis citoyen du monde », repris ensuite par le député Alauzet. Ce type d’argumentation est effectivement l’opposé du nationalisme mais d’après moi tout aussi dangereuse pour la société.

Que se passera-t-il le jour où tous ces « citoyens du monde » n’auront plus aucune culture commune ? Derrière quoi se rattachera-t-on en période d’instabilité sociale si ces fondamentaux disparaissent, si plus personne ne sait d’où il vient, si plus personne ne sait où il va ?

En conclusion, je citerais les propos tenus par François Bayrou le 25 février 2016 dans l’émission « Face aux Chrétiens »:

« Je refuse que la question de l’identité soit monopolisée par le Front national. Il se trouve que je suis habité par une certaine idée de l’identité française mais aussi DES identités à l’intérieur de la France. Je sais et j’affirme que l’identité est nécessaire aux communautés humaines. Vous ne pouvez vivre ensemble et avoir un débat démocratique que si votre identité est forte. Je suis un amoureux de l’histoire de la France, je suis un amoureux de la langue française, j’entre dans les débats culturels – réformes de l’orthographe et du collège – avec la volonté et la passion de défendre quelque chose de tout à fait essentiel. Je ne m’estime moins Français que quiconque au monde et j’affirme qu’il y a une manière plus rayonnante de vivre l’identité française que de la bâtir sur un rejet. Donc je récuse l’idée que le Front national soit le seul défenseur de l’identité française. »

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