1 + 1 = 1 ?

A deux semaines des vacances de la Toussaint, après cinq semaines de classe, la Mairie de Besançon par l’intermédiaire de son adjoint à l’éducation M.Dahoui reconnait, dans un courrier envoyé aux parents, un manque d’anticipation concernant la hausse du nombre d’élèves inscrits aux temps périscolaires.
Les ateliers thématiques éducatifs sont donc apparemment reportés à une date ultérieure, sans précision. Les activités continueront à ne se résumer qu’à une simple récréation surveillée, ce qui laisse les parents inquiets et dubitatifs quant à la suite de l’année scolaire. Bien loin de ce que l’on nous avait « vendu » !
Je pense aux animateurs, démunis devant la situation, qui après 15h45 deviennent finalement les seuls interlocuteurs de « l’école » et qui subissent les impatiences et les crispations des parents. Je crains que beaucoup d’entre eux décident rapidement de claquer la porte.
Cette hausse était-elle si difficile à anticiper? Certainement pas !
Au moment des débats, j’avais fait remarquer que compte tenu de l’horaire, les parents n’ont pas d’autre choix que de laisser leurs enfants à l’école à 15h45. Cette réforme augmente donc mécaniquement le temps passé par les enfants en collectivité. J’avais également beaucoup insisté sur la nécessité d’un dispositif flexible, fonction des spécificités d’un quartier ou de l’âge des élèves. Je pensais évident que ce n’était pas aux enfants de s’adapter aux horaires des écoles mais aux écoles de s’adapter aux rythmes de l’enfant.
Tous ces arguments ont été écartés, balayés sous prétexte de la nécessité d’une –stupide- uniformisation des écoles bisontines! Pas question de faire du particulier, m’a-t-on rétorqué !
Aujourd’hui, personne dans l’équipe municipale n’est choqué que les horaires de l’après-midi de certaines écoles maternelles débutent au moment où les plus petits devraient déjà dormir ou que des élèves aux besoins avérés soient livrés à eux-mêmes dès 15h45 !
A l’école Fourrier (Planoise), compte tenu des conditions d’admission, seuls une soixantaine d’élèves sur un effectif de 388 participent au périscolaire! Ce qui signifie que plus de 300 enfants quittent l’école à 15h45 pour cette seule école !
La réforme des rythmes scolaires n’était-elle pas censée réduire les inégalités en proposant un égal accès à des activités éducatives. C’est donc encore manqué !
Aujourd’hui, il est nécessaire de comprendre les raisons de ce raté et ce n’est pas le courrier de M.Dahoui qui nous le permet.
Pouvait-il finalement en être autrement, compte tenu du manque de concertation des véritables acteurs de l’école ? Combien d’écoles, d’enseignants, de directeurs, de parents, d’employés municipaux, de responsables d’association ont été réellement impliqués dans la réflexion et la construction du dispositif? S’est-on demandé pourquoi la majorité des conseils d’écoles avaient exprimé un avis défavorable ?
Plus généralement, y-a-t-il quelqu’un capable de m’indiquer un dossier dans lequel les Bisontins dans leur ensemble et/ou les élus d’opposition ont véritablement été impliqués. Est-il nécessaire de rappeler que la participation de l’opposition municipale au comité de suivi de la mise en place de la réforme des rythmes n’a pas été jugée opportune !
L’attitude parfois fermée, dogmatique, hégémonique du Maire et de ses adjoints n’a jamais permis aucune co-construction.
Soyons clair sur le travail des élus d’opposition. Lors des commissions en mairie, les propositions sont évidemment expliquées, discutées, argumentées par les adjoints mais aucun travail de fond n’est réalisé avec l’opposition.
Cette vision de la relation entre élus majoritaire et d’opposition, élus et citoyens est dépassée et insupportable. Bien sûr, il y aura toujours des points de vue divergents sur de nombreux domaines mais peut-être, faudrait-il que la majorité municipale accepte que les élus de l’opposition, ou que des groupements de citoyens, puissent avoir parfois des idées et des compétences utiles à notre ville et aux Bisontins.
Aujourd’hui, il ne faut pas être un spécialiste pour remarquer que cette réforme n’a, en l’état, ni l’adhésion des parents ni celui des enseignants. Elle est en piteux état à Besançon comme dans beaucoup d’autres villes, dévoyée par le manque d’écoute, le manque d’ouverture, le dogmatisme de ceux qui l’on souhaitée et qui ont pu croire, ou faire croire, que cette réforme résoudrait les problèmes de l’école.
Dans un contexte budgétaire très compliqué, M.Fousseret s’est toujours bien gardé de s’engager sur le maintien de la gratuité pour les prochaines années. Est-ce finalement sérieux de dépenser autant d’argent, autant d’énergie sur l’ensemble du territoire pour une réforme bancale qui n’a aucun impact sur la réussite scolaire ?
La copie est donc à revoir car on est bien loin de l’objectif initial annoncé, l’intérêt de l’enfant !

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