Kéolis reprendra la gestion du réseau de transports en commun Ginko à partir du 1er janvier 2018

L’offre de Kéolis n’a pas soulevé un grand enthousiasme hier au conseil d’agglomération du Grand Besançon : offre kilométrique en baisse, contribution forfaitaire à la hausse, augmentation tarifaire et baisse d’effectif à prévoir. Le nouveau délégataire prévoit toutefois une fréquentation en hausse. Sur les 7 ans à venir, l’agglomération bisontine versera une contribution moyenne de 23,6 millions d’euros par an.

J’ai fait le choix de m’abstenir sur le choix de Kéolis comme nouveau délégataire et d’exprimer lors de mon intervention mes inquiétudes et mes interrogations sur les prévisions de fréquentation et l’organisation du réseau.

Kéolis présente effectivement l’engagement de fréquentation le plus élevé avec une moyenne annuelle de 27,1 millions de voyages par an. C’est 1,8 millions de voyages supplémentaires que l’offre de l’ancien délégataire Transdev.

Souvenons-nous que Transdev avait aussi tablé lors du dernier appel d »offre sur une augmentation de la fréquentation et que les déficits d’exploitation ont engendré des sous-effectifs, des services non assurés et au final une dégradation directe du service pour l’usager. Il faut savoir que certains jours, plus d’une dizaine de services sont vacants.

A la lecture des 1240 pages du dossier, il y a des avancés sur la lisibilité du réseau mais je reste dubitatif sur sa structuration.

Points positifs, la lisibilité du réseau est meilleure et le projet semble ambitieux concernant l’intermodalité.

Premier et dernier départ identiques à l’année, la mise en place de renforts de tram entre la gare et Chamars, l’augmentation de l’offre les jeudis, vendredis et samedis soirs, la création de garages à vélo et une plateforme de type blablacar, c’est un vrai plus pour la ville.

Je suis perplexe sur la proposition de structuration du réseau et sur la façon dont Kéolis conçoit la complémentarité entre Tram et bus.

Kéolis a cette logique de rabattre des lignes de bus structurantes sur le tram, ce qui a pour conséquence la réduction du nombre de lignes de bus allant directement au centre-ville. De 5 lignes actuellement, seules 3 lignes iront au centre-vile.

Nous avons pourtant l’expérience de l’actuelle ligne 10 qui en passant par la place du 8 septembre a vu sa fréquentation augmenté immédiatement de plus de 10%.

Les quartiers non déservis par le Tram doivent garder leur lien direct vers le centre-ville.

Rabattre les lignes structurantes sur le Tram augmente certes sa fréquentation mais pas celle du réseau dans sa globalité.

Qui veut prendre un bus qui s’arrête à Chamars ou un bus qui mène à un tram qui mène à Chamars quand en voiture on met un temps identique ou plus faible pour se rendre directement au parking de la Mairie ou au Parking Pasteur soit directement dans l’hyper-centre !

Dans un tel dispositif, la qualité du maillage et des correspondances est essentiel, rien ne montre qu’il a fait l’objet d’un traitement particulier.

En heure creuse, nous avons une ville qui se traverse assez rapidement. Il arrive aujourd’hui que le temps d’attente lors des correspondances soient égal ou supérieur au temps de trajet.

Cela n’incite pas à devenir usager des transports en commun.

Le réseau a totalement été restructuré avec l’arrivée du Tram, ce qui a obligé les usagers à s’adapter. Doit-on repartir à nouveau sur une refonte globale qui aura sa phase d’expérimentation et de réajustement ou sur un consolidation de l’existant ?

La qualité d’un réseau se mesure à sa stabilité dans le temps, sa fiabilité, sa ponctualité.
C’est la meilleure façon d’encourager les Bisontins à délaisser la voiture.

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