« Je ne suis pas urbaniste mais je suis pragmatique » – Intervention conseil municipal de Besançon du 12/05/2016 (1/4)

Dossier 4: Projet urbain de développement

Il faut que vous acceptiez, M. le Maire, que l’urbanisme fait partie des sujets sur lesquels nous avons un désaccord profond.

Je ne sais pas qu’elle a été la demande formulée auprès du cabinet qui a rédigé ce rapport mais ce document énonce des éléments déjà connus de tous. Vous avez donc bien eu raison d’appeler un cabinet privé extérieur à 30 000€ (hors appel d’offre) pour venir nous éclairer sur des chiffres que nous avions déjà.

– la composition de notre sociologie en termes de ménages
– la typologie de l’offre de logements
– l’importance de l’emploi public
– la concentration des emplois de l’agglomération sur la ville centre
– la présence de PME-PMI innovantes sur des zones thématiques dédiées,

Personnellement non seulement j’attendais davantage d’un rapport commandé à un cabinet privé qu’un simple état des lieux de l’offre par rapport à la demande mais j’attendais aussi de votre part bien plus que cette réponse logique offrir plus de logements et reconquérir les familles.

Pour moi la seule utilité de ce rapport, c’est de valider les projets en cours et contredire ce fameux reportage soit disant à charge et partial diffusé par France 3 en 2014 et qu’on peut retrouver sur internet ().

  Je ne suis pas urbaniste mais je suis pragmatique.

Ce que j’aurais aimé lire dans cette étude, c’est quelles sont les causes de la sociologie et de la typologie des logements dans le bassin bisontin ? Est-ce que ce sont des causes sociales, des causes économiques, financières, fiscales ?

J’aurais aimé lire une enquête auprès des professionnels, des promoteurs, des agences, des artisans du BTP, auprès des usagers, des associations de quartier, des syndics coopératifs

J’aurais aimé trouver une analyse de l’attractivité commerciale, entrepreneuriale, une analyse des offres de service, de la fiscalité, de l’accessibilité, du stationnement, des dessertes…

Où est l’exercice de prospective, de comparaison avec des villes redevenues attractives ? Quelle stratégie ? Quelle politique ?

Faut-il poursuivre en direction de 45% d’emplois tertiaires ? Est-ce possible, tenable, oui, non, pourquoi ?

Quelle stratégie pour attirer ou conserver les sièges publics, les directions de banques locales, les sièges de groupes industriels.

Quelle réponse apporter aux investisseurs, aux chefs d’entreprises, aux familles de fonctionnaires qui tournent leurs regards vers la capitale régionale bourguignonne ?

A quoi bon donc créer un parc immobilier attractif si nous ne pouvons assurer de l’emploi pérenne au cœur de notre ville ?

Pour conclure, ce document ne répond à aucune des questions fondamentales qui permettraient de définir une stratégie, un cap à mener en matière d’urbanisme.

Vous continuerez donc à Besançon à construire des projets immobiliers, remplir des espaces libres ou réhabiliter des friches industrielles sans vision globale.

Et cela j’estime que c’est extrêmement regrettable.

Laisser un commentaire

*
*